Lynx en Ardenne

Hello !!!
Voici un article sur le lynx en Wallonie.
Il s'agit d'un bon résumé de la situation actuelle de la présence du
félin dans nos forêts.
Pour plus d'informations sur ce sujet, je vous conseil la page dédiée
à la population de lynx en Ardenne du site www.natureenbelgique.be.tf

http://www.regions.be/Rubriques/Wallonie/page_5590_286676.shtml

WALLONIE : Le lynx est à nouveau à l'affût

Le lynx a été localisé dans trois zones wallonnes. Les indices s'accumulent, mais le félin demeure discret. Bonne nouvelle pour l'équilibre de la forêt.

Discrète comme le félin disparu de nos contrées depuis le XIXe siècle, la nouvelle a été secrètement gardée par les autorités. Le lynx est de retour dans les Ardennes et la présence d'au moins six individus nous a été confirmée, ces dernières semaines, à plusieurs sources.

Voilà trois ans que diverses observations nous sont rapportées, explique Christophe Pankert, chef du cantonnement de Bullange, au coeur des Fagnes. Ces témoignages nous sont venus d'abord d'automobilistes et ensuite de chasseurs. Il y a deux ans, des traces dans la neige ont confirmé le retour du lynx avant que deux jeunes ne soient observés avec une femelle non loin de la frontière allemande. La nouvelle est restée secrète car ce retour est fragile et pourrait soulever un tourisme fâcheux et des passions inutiles avec les chasseurs...

D'où proviennent les lynx observés dans les Fagnes ? C'est toute la question, poursuit notre interlocuteur. Il est possible qu'ils soient originaires de l'Eifel, le massif qui prolonge les Fagnes de l'autre côté de la frontière. Les lynx y sont à nouveau observés depuis les années nonante. Ils y ont été réintroduits illégalement...

Qui dit réintroduction « sauvage » dit Rangers, cette association environnementale pointée du doigt, en Wallonie, pour avoir facilité la réintroduction « non contrôlée scientifiquement » du castor dans nos cours d'eau. Et il semble bien, selon certaines sources, que les Rangers aient sollicité des administrations étrangères afin de pouvoir se procurer des lynx :

Si nous nous réjouissons de la réapparition du lynx, nous contestons être à la base de celle-ci, rétorque Olivier Rubbers, cheville ouvrière des Rangers. Nous avons étudié les possibilités de le réintroduire, ce qui ne serait d'ailleurs pas nécessairement illégal, mais nous avons abandonné cette idée en raison des difficultés techniques que cela représentait.

Pour les Rangers, attendre la réapparition naturelle du lynx était « la solution la plus judicieuse » compte tenu de sa présence aux portes de la Belgique dans le Palatinat allemand et dans les Vosges, en France, où il fait l'objet de monitoring particulier.

En jouant son rôle de prédateur, le lynx va rendre un merveilleux service à l'économie forestière, note Olivier Rubbers. La surpopulation de chevreuils empêche la régénération naturelle de la forêt, ce qui grève sa rentabilité à terme.

Même si on ne partage pas nécessairement les vues des Rangers au sein de l'administration, le retour du félin est également considéré comme une bonne nouvelle. Dans les massifs forestiers ardennais, ce grand carnivore peut avoir un rôle prédominant pour réguler les populations d'ongulés, explique Patrick De Wolf, attaché à la direction de la nature de la Région wallonne. Nous observons d'ailleurs un changement de comportement des chevreuils, qui deviennent plus craintifs et moins grégaires dans les régions où le lynx a été observé.

Au moins un couple sillonnerait les Fagnes près de l'Allemagne, un autre la région d'Houffalize-Vielsalm et diverses observations auraient été réalisées du côté de Bièvre, près de la France.

Professeur de zoologie à l'université de Liège, Roland Libois confirme le rôle important que l'animal devrait jouer en Wallonie, s'il n'est pas pourchassé :

Plus discret et posant moins de problème au niveau des élevages, il devrait être mieux accepté que le loup ne l'est dans certaines régions où il est réapparu en France, note-t-il. Les chasseurs chassent mal. Ce qui les intéresse, c'est d'abord les trophées et ils ne tuent pas les femelles. Il y a un déséquilibre des sexes et des structures d'âge chez les chevreuils. Le lynx mettra de l'ordre là-dedans...

Moins enthousiaste, Christophe Pankert estime de son côté que seule une large acceptation pourra assurer la viabilité du carnivore dans la « ceinture verte » du sud-est wallon : Un lynx, c'est autre chose qu'un castor, note-t-il. Il va d'abord falloir rassurer les populations sur leur non-dangerosité pour l'homme et trouver un terrain d'entente avec les chasseurs et les propriétaires des forêts, qui pourraient s'inquiéter. Tolérer une présence diffuse sans entamer un véritable monitoring et un dialogue avec tous les acteurs ne serait pas favorable à la préservation de cette espèce phare très utile.

Notre plus grand félin se nourrit d'espace

C 'est le plus grand félin d'Europe. Haut de cinquante-cinq centimètres et pesant jusqu'à trente kilos, le lynx se profile de manière caractéristique : sa courte queue terminée par un anneau noir et ses pinceaux de poils qui prolongent ses oreilles constituent la marque de fabrique de ce « grand chat » peu domestique au pelage tacheté.

Très prisé pour sa fourrure et victime de la déforestation après le moyen âge, le lynx avait pratiquement disparu d'Europe occidentale à l'aube du XXe siècle. Il a progressivement recolonisé plaines et montagnes boisées d'Espagne, de France ou de Suisse grâce à divers programmes de réintroduction et de préservation.

Très présent dans les Carpates, où l'on dénombre plus de 2.200 lynx, son observation demeure un rare privilège : Je parcours ces montagnes de haut en bas et bas en haut sept jours sur sept, nous déclarait en septembre, Daniel Bal Mahin, jeune garde forestier roumain. Mais je n'ai pas encore eu la chance de l'apercevoir !

Farouche et craignant l'homme, ce roi de nos forêts se tapit la journée. Sur une branche ou dans un abri rocheux, il attend la nuit avant de pratiquer son passe-temps favori : l'affût. Solitaire, sauf pendant la période du rut, ce filou félin se nourrit d'espace. Son territoire de chasse oscille de 100 à 400 kilomètres carrés. Même si ce retour sur le sol wallon se confirme à terme, le nombre de lynx, dans une hypothèse maximaliste, ne dépasserait dès lors pas cinquante individus, selon les Rangers.

Carnivore strict, son régime varie selon les proies qu'il rencontre dans son milieu. Chasseur de lapin, il adore le chevreuil et le chamois. Paresseux, il prélève d'abord les animaux plus faibles. Possédant un coup d'oeil imparable, le lynx renonce à poursuivre sa proie, comme le ferait un canidé, en cas d'échec. Bondissant tel l'éclair, il saisit sa proie de ses griffes acérées pour la tuer d'une morsure précise dans la gorge :

Des carcasses de chevreuils découvertes permettent de confirmer qu'il va et vient entre l'Allemagne et la Belgique, précise Christophe Pankert, chef du cantonnement de Bullange. Le lynx, outre cette morsure caractéristique, mange d'abord la bonne viande alors que le renard s'attaque d'abord aux intestins.

Une proie suffit au lynx pour se nourrir une semaine environ. Après quoi, le mammifère repartira en chasse en arpentant son terrain de prédilection... à nouveau wallon.

Ch. Sc.

CHRISTOPHE SCHOUNE - 27.12.2004, 06:00

A +
Bonnes fêtes,
Yvan

(Re)Bonjour,
Un deuxième article sur le même rhème mais dans un autre journal :

Lynx en Belgique, le retour (26/12/2004)

Des observations de part et d'autre de la frontière allemande
BRUXELLES Ce superbe animal avait disparu de nos régions depuis près de trois siècles. C'est dire si sa réapparition, encore timide et mystérieuse, attire l'attention.

De la rumeur aux témoignages confirmés, il a fallu plus de six années pour être désormais certain que des lynx ont fait leur retour en Belgique, dans les forêts tout à l'est du pays, dans la zone frontalière avec l'Allemagne. Les récits se sont multipliés au fil des ans. Puis, une photo a été prise, en mars dernier, rapporte le magazine Natagora, dans l'Eifel allemand, tout près de nos Hautes Fagnes. Natagora rapporte également l'observation, chez nous, d'une femelle et de deux petits. A la Division Nature et Forêts, l'ingénieur en chef du cantonnement de Bullange explique que «les observations des six dernières années se concentrent sur un territoire d'une centaine de milliers d'hectares. Une quinzaine de cantonnements forestiers situés de part et d'autre de la frontière belgo-allemande sont concernés».

Un autre témoin fiable a par ailleurs signalé la présence d'un lynx bien plus à l'ouest, près de la baraque Fraiture.

La bonne question est désormais: d'où viennent ces lynx? Réintroduction accidentelle? Aucun parc n'a signalé d'animaux échappés. Réintroduction illégale? Les Rangers, qui militent activement pour le retour du castor mais aussi des grands carnivores comme le loup et le lynx, jurent n'être pour rien dans cette réapparition. Mais il n'est pas exclu que des lâchers illégaux aient eu lieu en Allemagne dans les années 90.

Une dernière piste sérieuse est la migration vers nos contrées de lynx issus d'opérations légales de réintroduction. Depuis plus de 20 ans, des lynx sont réintroduits officiellement en Suisse, en France et en Allemagne. En France, on en trouve surtout dans les Alpes et dans le Jura, de même qu'une petite population dans les Vosges. En Allemagne, ils sont présents entre autres dans le Palatinat. Des lynx pourraient avoir essaimé jusqu'en Belgique, malgré les autoroutes et les fleuves à franchir.

Jadis, le lynx était répandu dans l'Europe entière. Les populations ont régressé jusqu'à l'extinction quasi complète. Trois causes, humaines, ont été avancées: la disparition des habitats du lynx (déforestation massive), raréfaction extrême des proies au 19e siècle et la chasse organisée par l'homme.

Intégralement protégé, le lynx bénéficierait aujourd'hui de la croissance des espaces forestiers et de l'augmentation du nombre de proies, surtout des chevreuils. Mais cette réapparition dans nos régions reste encore vraiment trop timide pour espérer une réelle réinstallation durable. Mais le signe est beau tout de même. Espérons qu'un tir de chasseur mal informé ne vienne pas tout gâcher.

Inoffensif pour l'homme
Le félin est particulièrement discret

BRUXELLES En Suisse, des gardes forestiers qui travaillent tous les jours dans les zones où le lynx est présent affirment ne jamais le voir... L'animal est très discret et mène une existence principalement crépusculaire et nocturne. Sa rencontre est exceptionnelle. Il craint l'homme et s'enfuit dès que celui-ci approche.

Il existe quatre espèces de lynx. Le lynx de nos régions est le lynx boréal. Le lynx pardelle, au bord de l'extinction, ser trouve en Espagne et au Portugal. Le lynx canadien vit en Alaska et au Canada. Quant au lynx roux, il vit aux USA et au Mexique.
Le lynx boréal est le plus grand félin d'Europe, biologiquement plus proche du tigre que du chat, mais il est considéré comme totalement inoffensif pour l'homme.

D'un poids d'une vingtaine de kilos à l'âge adulte, le lynx boréal se nourrit d'une grande variété de proies: rongeurs, lapins, renards,... Mais son mets favori, ce sont les chamois en montagne et les chevreuils ailleurs, à raison d'un par semaine en moyenne par lynx. L'animal En France, quelques cas d'attaques de moutons sont attribuées aux lynx.

Selon Roland Libois (ULG), à considérer qu'il ne se nourrisse que de chevreuils, la prédation annuelle d'un lynx peut être estimée de 3 à 5 % des effectifs, pour une densité moyenne de 20 chevreuils aux 100 hectares. «Qualitativement, le lynx s'avère hautement sélectif car il prélève surtout les individus les plus âgés ou les plus jeunes, les classes intermédiaires étant épargnées. Outre ce rôle sanitaire, le lynx a pour effet de favoriser une meilleure dispersion des ongulés dans le milieu forestier et, de ce fait, prévient les dégâts qu'occasionnent les trop fortes concentrations», explique-t-il.

En dehors de la période d'accouplement, les animaux vivent en solitaire, avec de très grands territoires individuels. Selon Natagora, les experts pensent qu'une vingtaine de lynx seulement pourraient vivre dans la zone couverte part les Hautes Fagnes, l'Ardenne et l'Eifel allemand. Les chasseurs n'ont donc pas grand-chose à redouter de ce superprédateur. Surtout quand on sait que les populations de gibier sont en forte hausse depuis plusieurs années.

Le lynx retient l'attention par sa taille de très gros chat (jusqu'à 1 mètre de long), ses longues pattes et sa queue très courte. Il a une tête arrondie, avec des favoris blancs et des oreilles pointues se terminant par un pinceau de poils noirs. Son pelage est roux fauve mêlé de gris avec des taches foncées, bien marquées pendant l'été. En hiver, le poil plus épais s'éclaircit vers le gris et les taches sont moins visibles. L'intérieur des pattes, la gorge, le tour des yeux restent blancs.

© La Dernière Heure 2004

source : http://www.dhnet.be/index.phtml?content=http://www.dhnet.be/search.phtml?action=rech&results=2&search_type=1&limit=10&sec_4=1&sec_3=1&sec_8=1&sec_15=1&sec_14=1&word1=lynx&x=36&y=9

@Bientôt,
Yvan

Voilà, Yvan ! Il me semble que tes demandes d'infos concernant le lynx en Belgique ont été couronnées de succès ces derniers temps !
Il y a quelques jours, j'ai été heureusement surprise d'apprendre par le JT cette bonne nouvelle !
Ca ne pourra que satisfaire bon nombre de chasseurs qui justifient souvent leur "sport" par le fait de devoir faire un tri, nécessaire, dans la population de gibier en nombre surnuméraire, puisque "les prédateurs naturels ne sont plus là pour le faire"!!!!

Souhaitons longue vie à ce splendide animal, qui nous revient enfin...

leto05

Bonjour ,
En effet, ces deux articles sont très bien fait, mais il s'agit plus d'un
résumé de la situation de ces 5 dernières années, qu'une actualité
à proprement parler.
Donc rien de bien nouveaux actuellement, et il semble qu'en 2004
(au contraire de 2003), le nombre d'observations de cette espèce ait
considérablement diminuées (en tou cas coté fagne)!!!
Affaire à suivre donc...

Meilleurs voeux pour l'année nouvelle,
Amicalement,
Yvan

Merci pour tes bons voeux, que je t'envoie en retour!!!

Oui, en effet, c'est une affaire à suivre, comme tu dis...

Espérons que la discrétion "naturelle" de cet animal puisse le protéger et le sauvegarder....

A bientôt!

Martine (leto)