La vie sauvage en danger ...

La vie sauvage en danger ...

La préservation des espèces menacées, comme le lynx par exemple, est un combat de tous les instants.(Photo DNA - Bernard Meyer)
Le Conseil de l'Europe célébrera mardi à Strasbourg le 25e anniversaire de la convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel. Malgré cet instrument pour la préservation de la biodiversité en Europe, la situation continue de se dégrader. L'Alsace ne fait pas exception.

La disparition de l'ourse Canelle, et avec elle de la souche pyrénéenne des ursidés, a suscité une indignation quasi-unanime. Et pourtant, des actes imbéciles comme ce tir de chasse continuent, à divers degrés, de réduire les chances de survie de plusieurs espèces, qu'elles soient animales ou végétales.
On se souvient de la découverte en décembre dernier à Masevaux, d'un lynx mâle abattu d'une balle de gros calibre. Une année d'enquête n'aura pas permis d'identifier le braconnier, ni même de comprendre ses motivations.

En revanche, cela aura permis à de nombreux Alsaciens de réaffirmer leur attachement au lynx : le succès de la souscription-pétition lancée par Alsace-Nature devrait permettre de relâcher un félin dans les Vosges dès l'année prochaine.
La préservation des espèces menacées est un combat de tous les instants « qui ne peut se gagner que par une politique volontariste, confirme Frédéric Deck, vice-président d'Odonat (office des données naturalistes), observatoire de la faune et de la flore d'Alsace. C'est dire tout l'enjeu des actions de sauvegarde des espèces en voie de disparition dans la région, inscrites par l'Odonat sur liste rouge (*).
Car si l'on parle toujours du lynx, du grand tétras, du grand hamster ou du crapaud vert, victimes de l'exploitation forestière, de l'activité touristique, de l'agriculture intensive ou encore d'extermination, il faut savoir que ce ne sont pas moins de 349 espèces faunistiques, 578 espèces floristiques, 588 espèces fongistiques et 260 habitats naturels qui sont en danger dans les deux départements du Rhin.
Sur la base de critères bien précis et des données objectives transmises par les associations naturalistes spécialisées (le GEPMA pour les mammifères, la LPO pour les oiseaux, BUFO pour les amphibiens, les associations de pêche, la société botanique d'Alsace, etc.), l'Odonat estime que 40 % des espèces animales et végétales présentes en Alsace sont menacées de disparition. Un tiers des mammifères ne sont pas en effectif suffisant pour le maintien de l'espèce, pas plus que la moitié des insectes (avec les répercussions que l'on devine pour les insectivores comme les chauves-souris)...
En cause essentiellement, les produits phytosanitaires et la modification de l'habitat naturel du fait de l'activité humaine.
Il y a eu certes une prise de conscience qui a permis de ralentir les dégradations, voire de les inverser en de rares cas (réintroduction des cigognes, castors, saumons et lynx). Mais on est encore loin du compte et si l'urbanisation, l'agriculture intensive, les équipements routiers et les pollutions continuent de se développer sans égards pour la nature, la liste rouge continuera de s'allonger. Ou pire, virera au noir.

Source de l'article : http://www.dna.fr/local/region/20041128_DNA006311.html

Amicalement,
Yvan