Pour que les jardins soient «nature admise»
OTTIGNIES-LOUVAIN-LA-NEUVE - Le Réseau Nature de Natagora vise à favoriser la biodiversité dans les jardins en donnant des pistes et moyens pour y accueillir la nature.
Source : Natagora
Laisser une place à la nature dans son jardin... N'est-ce pas enfoncer une porte ouverte? Pour Natagora non, puisque tous les jardins ne sont pas «nature admise». C'est pourquoi l'association a créé le Réseau Nature en 2009, un réseau qui concerne les particuliers mais aussi les écoles, les entreprises ou les communes et qui entre en phase opérationnelle. Son objectif? Favoriser la biodiversité dans les jardins.
«Il existe des réserves naturelles. Mais avec l'urbanisation et la fragmentation du territoire, entre ces endroits, il y a de moins en moins de communication, explique Noël De Keyzer, membre de la section locale de Natagora et du Réseau Nature. L'idée avec le Réseau Nature est donc de créer un maillage entre les différentes réserves, de créer des îlots où la nature puisse s'exprimer. Et au plus il y a de gens qui font partie du réseau, au mieux ce sera pour l'environnement.» Laisser s'exprimer la nature ne signifie pas pour autant laisser son jardin en friche. Ainsi, Noël De Keyzer, qui habite depuis les années 80 rue de Namur à Ottignies, a fait en sorte que son jardin soit le plus diversifié possible.
«Il y a une mare avec des plantes aquatiques. Elle permet d'attirer tout un pan de vie : des libellules - je pense que des larves y sont, car en été on les voit sortir du plan d'eau - des escargots, des sangsues, des têtards, des tritons viennent parfois aussi. La pelouse est un autre milieu de vie. Je n'ai pas fait de prairie fleurie car mon jardin est trop petit. Mais j'ai créé des plates-bandes fleuries avec des espèces de nos régions.» Dans le jardin, on retrouve ainsi des fleurs de coucou, des salicaires, des vipérines - «une plante capricieuse que j'ai du mal à faire mûrir» - des bétoines, des anémones sylvie, des myosotis...
«Sans les butineurs,
pas de pommes ni cerises»«J'essaye d'avoir des plantes qui ne fleurissent pas en même temps. Je pense que je couvre 10 mois de l'année avec plus ou moins une trentaine de variétés de fleurs. Car un papillon ne va pas aller sur la même fleur qu'une abeille. J'essaye de mettre des plantes mellifères pour que les insectes pollinisateurs puissent se nourrir. Car sans les butineurs, pas de pommes, de poires, de cerises...» Noël De Keyzer a aussi changé de haies pour laisser place aux variétés de nos régions, comme le houx, le fusain, l'aubépine... «Cela permet à la faune locale, inféodée à ce type de plantes, de s'y installer. Il faut par exemple éviter les bambouseraies, car aucun papillon n'y viendra. Ou pour les haies, le thuya qui attire peu la faune. Sans oublier les plantes invasives, comme la balsamine de l'Himalaya. C'est un gigantesque problème en Europe.» Enfin, l'Ottintois a installé des nichoirs pour oiseaux et insectes. «Je vois une grosse différence par rapport à avant. Maintenant, il y a toute une microfaune présente dans mon jardin. Ainsi, à mon niveau, je tente de sauvegarder un peu de biodiversité», conclut Noël De Keyzer.
A ce jour, le réseau nature compte près de 300 terrains qui couvrent une surface de presque 400 ha. Les particuliers représentent le groupe le plus important avec 265 participants . On compte également une quinzaine d'entreprises. Les écoles sont au nombre de 5 et les administrations (communes et provinces) au nombre de 2.