Bonjour,
Bonne année 2005 à tous !
Par rapport à la présence du loup dans les Alpes, je me pose une simple question : Est-ce-que le sort des bergers s’améliorera si, demain, il n’y avait plus de loups dans nos montagnes ? Je pense fort que non.
La plupart des éleveurs vivent dans des conditions misérables et déplorables et ceci depuis des décennies, avant même que ne réapparaissent le loup en France.
Les causes en sont multiples : La concurrence étrangère, la Politique Agricole Commune, sans parler des autres calamités tels que les chiens errants ou les maladies. Certes, le loup est une réelle contrainte supplémentaire mais en comparaison avec toutes ces autres menaces, elle n’a rien d’exceptionnelle ou de désastreuse.
Justement, le loup a peut-être même aidé les éleveurs et bergers à monter au public leurs conditions de vie et de travail, eux qui étaient jusque là complètement oubliés.
La cohabitation est possible, la preuve en Italie. Pourquoi marche-t-elle dans ce pays et pas en France (encore qu'il faille relativiser car dans certaines zones, comme le Queyras, celle-ci marche pleinement - encore faut-il s'en donner les moyens) ? Peut-être une question de culture mais surtout, car la condition des éleveurs n’est absolument pas la même. Comme le signalait à l’AFP un député haut-alpin en juillet 2004 après la parution du « Plan Loup » : « le poids de la prédation est lié au niveau de revenu des éleveurs ovins qui, pour un cheptel comparable, est de 8 000 € par an dans les Alpes françaises contre 51 000 € dans les Abruzzes en Italie ». On comprend maintenant pourquoi le loup est mieux accepté en Italie.
Et encore, on n'entend et on ne montre que les bergers entièrement hostiles, mais la plupart, sans être favorable à sa présence, le tolère et apprenne à vivre avec ce prédateur, grâce à l’appui d’associations telles que FERUS et son programme PastoraLoup (En 2004, une quinzaine d’éleveurs répartis dans tout l’arc alpin ont reçu l’appui de 35 éco-volontaires. Les chiffres ont doublé par rapport à 2003, preuve que ce programme extrêmement enrichissant marche).
De plus, une grande majorité de ces éleveurs s’est rendue-compte que la présence du loup leur est même bénéfique avec, notamment, le financement des rénovations des cabanes pastorales, permise par le Programme Life Loup.
Pour moi, le loup est devenu un véritable bouc-émissaire pour les députés qui ont promulgué et voté ce texte, qui se disent protecteur de l’élevage de montagne : on s’attaque au loup plutôt que de s’attaquer aux véritables problèmes que connaît l’élevage de montagne car beaucoup plus difficiles à résoudre.
Comme le soulignait ce même député : « L’agitation autour du loup permet d’oublier la sécheresse qui sévit particulièrement dans le massif sud-alpin », un problème « à terme gravissime que les pouvoirs publics font semblant d’ignorer ».
Voilà mon point de vue sur cette situation ultra-complexe !
Une nouvelle fois : BONNE ANNEE 2005 A TOUS !