Celui qui arrache des haies devra les replanter en double

Celui qui arrache des haies devra les replanter en double

BODEUX,JEAN-LUC
Vendredi 20 avril 2012

Etalle Un propriétaire condamné vertement par le tribunal d’Arlon
Voilà une décision de justice qui devrait enfin remettre tous les arracheurs de haies dans le droit chemin et leur faire passer leurs envies gyrobroyeuses… Non, on ne peut raser à tort et à travers ces éléments faisant partie du paysage de nos campagnes.

Ce prévenu luxembourgeois, propriétaire de terrains dans la commune d’Etalle et d’une demeure à Mortinsart, vient de l’apprendre à ses dépens auprès du tribunal correctionnel d’Arlon, où il a d’ailleurs brillé par son absence durant les débats.

Il est vrai que les mentalités changent et qu’on ne peut plus ignorer ces mesures qui visent à protéger ces zones de nidification et de vie de nombreuses espèces, de protection du bétail, de lutte contre l’érosion, de barrière contre le vent, sans parler de l’impact paysager de ces sites. Alors que la Région wallonne subsidie les replantations, que des centaines d’enfants ont replanté cet hiver des haies à Etalle et Tintigny, d’autres continuent à raser sans vergogne.

Les faits incriminés remontent à fin 2009. Ledit prévenu avait impunément arraché près de 800 mètres de haies et déboisé une autre parcelle entre Villers-sur-Semois et Harinsart. Des haies qui s’étaient étoffées depuis des lustres. Un vrai régal pour l’avifaune, dont les pies-grièches. Si une taille était nécessaire, l’arrachage était illégal, d’autant qu’une partie du site est en zone Natura 2000. L’agent du département nature et forêts (DNF) n’avait eu d’autre solution que de verbaliser, d’autant plus que le propriétaire s’était dit prêt à continuer sur d’autres parcelles… Le Code wallon d’aménagement du territoire (Cwatup) interdit en effet l’arrachage si aucun permis d’urbanisme n’a été octroyé.

Dans son jugement, le tribunal y a été… vertement. Le juge Poncelet demande que le prévenu replante le double de longueur des haies arrachées, ainsi que la bordure de la parcelle déboisée, soit près de 2 km. S’il n’obtempère pas, le fonctionnaire délégué ou le collège communal pourront procéder d’office à cette replantation, aux frais du prévenu qui est par ailleurs condamné à 3.300 euros d’amende, avec un sursis de trois ans. Voilà de quoi couper certaines ardeurs encore trop souvent répandues…

Source : lesoir.be

Une sanction logique pour la destruction de ce patrimoine naturel commun