Consensus sur le premier écoduc de la Région bruxelloise

RER: Consensus sur le premier écoduc de la Région bruxelloise
BELGA
Mis en ligne le 23/11/2010

Un écoduc d'une largeur de 50m sera construit en forêt de Soignes
Un consensus a été trouvé autour de la construction du premier écoduc de la Région bruxelloise, en forêt de Soignes, a annoncé mardi le secrétaire d'Etat bruxellois à l'Urbanisme, Emir Kir.

Un écoduc est un couloir permettant le transit en surface de la faune sans encombre, par-delà les axes routiers ou ferroviaires. Un tel projet est envisagé à Watermael-Boitsfort, en forêt de Soignes, dans le cadre du projet de RER qui prévoit le dédoublement de la ligne Bruxelles-Namur. Les associations de défense de l'environnement ainsi que les Monuments et sites souhaitaient qu'il soit le plus large possible (60 à 70 mètres) et ne se satisfaisaient pas de la proposition du gestionnaire du réseau ferroviaire, Infrabel, qui souhaitait le limiter à 36 mètres de largeur.

Le permis d'urbanisme délivré jeudi dernier à Infrabel prévoit la construction d'un écoduc d'une largeur de 50 mètres. C'est le fruit d'un consensus réclamé à Infrabel par la Direction régionale de l'Urbanisme et soumis à l'avis des instances en question.

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Une passerelle pour les chevreuils de la forêt
BORLOO,JEAN-PIERRE
www.lesoir.be
Page 21

Mercredi 24 novembre 2010

Faune Infrabel obtient un permis pour son écoduc
Chevreuils, cette information vous concerne. Si vous habitez la forêt de Soignes, vous avez sûrement remarqué les importants travaux de doublement de la voie de chemin de fer, entre Hoeilaart et Watermael-Boitsfort. Impressionnant. Des trains et des RER vont y débouler toutes les 8 à 12 minutes. Vous vous demandez comment joindre l’autre côté de la forêt ? Grâce à un écoduc qui sera construit en 2011.

Infrabel, le gestionnaire du réseau, vient en effet de se voir délivrer le permis d’urbanisme pour cet ouvrage. L’écoduc est, en fait, un passage réservé à la faune. Dans la forêt de Soignes, il sera placé au km 14 de la ligne 161 (plus proche de Watermael que de Grœnendael), soit à un endroit où les voies sont encaissées. Un pont réalisera la jonction entre les deux valons surélevés. Le permis est octroyé pour un écoduc de 50m de large.

« Il s’agit du premier écoduc de la Région bruxelloise, souligne le cabinet du secrétaire d’Etat en charge de l’Urbanisme, Emir Kir (PS). La construction de cet écoduc était une condition liée à l’obtention du permis, c’est pourquoi ce nouveau permis vient compléter le précédent délivré début 2008. »

Tout le monde s’accordait sur la nécessité d’un tel passage, mais quel écoduc fallait-il construire ? Un de 35m de large, comme le prévoyait Infrabel ? Ou de 70m comme le souhaitait Bruxelles-Environnement et la Commission royale des Monuments et Sites ? La poire a été coupée en deux.

« Je suis heureux qu’un consensus ait été trouvé, indique Emir Kir. Cela montre à quel point la préservation de la faune et de la flore dans la Forêt de Soignes est importante. Grâce à cet écoduc, les animaux, séparés par la ligne de chemin de fer, pourront se déplacer librement et répondre à leurs besoins vitaux. »

Qu’en pensent les associations de défense de l’environnement ? « C’est mieux que rien, lance Mario Ninanne, de la Commission ornithologique de Watermael-Boitsfort, on avait demandé un passage de 70m, mais je me réjouis malgré tout de cet écoduc de 50m. Avec la mise à 4 voies, la SNCB a privé la forêt de quelque 5 hectares. Idéalement, il aurait fallu deux écoducs et un passage pour traverser la chaussée de La Hulpe. »

C’est ce que pense également Jacques Sténuit, le président des Amis de la forêt de Soignes. « Nous attendions ce permis depuis des années, car la fragmentation du territoire est la cause la plus importante de l’érosion de la biodiversité. Nous avions exigé qu’Infrabel fasse quelque chose. Et nous avions mis la pression avec un recours au Conseil d’Etat. »

Pourquoi est-ce si utile pour la faune ? « Parce que nous nous trouvons là dans une zone de protection du chevreuil. On ne pouvait donc couper cette zone en deux. En rétablissant un lien, on évite aussi les problèmes de consanguinité qui mènent, en fin de compte, à l’extinction du groupe, » conclut Jacques Sténuit, visiblement satisfait.

Réaction
Roberti, un échevin satisfait
« Dés l’origine, il s’agissait d’une demande de la commune. Le dédoublement des voies ne permettait plus le passage pour certaines espèces animales, » commente Tristan Roberti (Ecolo), l’échevin boitsfortois de l’Urbanisme.

« Cet écoduc ne faisait pas partie du projet d’origine, il ne figurait pas non plus dans le premier permis octroyé à Infrabel. Des associations et la commune ont alors mis la pression. Le résultat obtenu est un compromis, mais c’est mieux que rien. On a failli ne rien avoir. De plus, il faut savoir qu’il y aura aussi deux tranchées couvertes pour permettre à la faune d’occuper l’espace. »

Infrabel précise que le chantier devrait débuter en mars 2011 pour se terminer vers la fin de l’année. Coût des travaux : 2 millions d’euros.

Bonsoir,

Encore une partie de la Forêt de Soignes va disparaître pour faire place à du béton.

Pourtant la Forêt de Soignes a été choisie pour le Réseau Natura 2000.

nous devons être vigilant !!!

Salut CPN,
En effet, ce n'est pas et ce ne sera pas la dernière atteinte à un site Natura2000 malheureusement !
La compensation semble en effet légère mais mieux que rien !
La faune de la forêt de Soignes souffre énormément du manque de mobilité dans cette forêt dues aux routes, autoroutes, chemins de fer, habitations, nuisances diverses.
Je vois malgré tout ce passage comme une bonne chose.
J'espère (je rêve) que de telles initiatives auront encore lieu à Bruxelles, en Flandre, en Wallonie et plus largement en Europe sans qu'il faille attendre une atteinte à un site Natura 2000 !