Namur, 15 février 2006
Communiqué de presse135 hectares supplémentaires de réserves naturelles RNOB en 2005
Au fil des ans se constitue un vaste réseau de sites naturels protégés en
région wallonne. En 2005, l’association Réserves Naturelles RNOB -
Natagora n’a pas ménagé ses efforts. Bilan…
En 2005, les Réserves Naturelles RNOB - Natagora ont préservé
135 hectares – 110 par acquisition et 25 par convention - de tourbières, marais, pelouses calcaires et autres prairies répartis sur 29 sites et 4 Provinces portant ainsi à plus de 3.700 hectares la superficie totale d’espaces protégés à ce jour par l’association (151 réserves). Ces efforts
constituent une véritable course contre la montre pour lutter contre
l’érosion de la biodiversité dans la perspective de l’Objectif 2010 établi par l’Union européenne d’avoir stopper l’érosion de la
biodiversité d’ici cinq ans. 29 sites concernés dont 5 nouvelles réserves
Priorité aux extensionsComme les années précédentes, la plupart des achats et locations réalisés en 2005 l’ont été autour de réserves existantes afin d’étendre leur superficie. Une réserve de grande superficie apporte en effet de meilleures garanties pour assurer la survie à long terme des espèces qui peuvent s’y développer mais présente d’autres avantages : la gestion
écologique y est facilitée de même que les possibilités d’accueil du public. Petit à petit, parcelle après parcelle, tel un puzzle se constitue une réserve naturelle. Le travail n’est pas simple car il faut souvent convaincre les propriétaires des terrains convoités de l’intérêt de les préserver pour la nature. Et puis, il y a le « nerf de la guerre ». Outre les
aides régionales et européennes dont bénéficie l’association pour son activité de protection de sites, il faut souligner l’effort consenti, chaque année, par les nombreux donateurs qui soutiennent les programmes d’achats des Réserves Naturelles – Natagora par leurs dons (déductibles fiscalement). Merci à tous ces généreux donateurs !
5 nouvelles réserves- Réserve naturelle Ciply (réserve Ronveaux) (Hainaut)
La réserve naturelle de Ciply (ou réserve Ronveaux) se situe au sud
de l’entité de Mons. Le site consiste en une prairie sèche, bordée
d’un petit verger et d’un versant boisé descendant vers le By. On y
retrouve principalement des espèces végétales caractéristiques des
milieux secs et/ou calcaires, mais l’intérêt principal se situe sous la
surface du sol. Là s’étendent plusieurs centaines de mètres de
galeries issues d’une ancienne exploitation de craie phosphatée.
Outre leur intérêt historique et géologique, on y note la présence de
nombreux fossiles d’origine marine (bélemnite,…). Des chauvessouris,
notamment le Vespertillon de Daubenton, occupent les
galeries en période d’hivernage.
- Réserve naturelle de la Vallée de l’Amblève (Liège)
La réserve naturelle de la vallée de l’Amblève se situe aux
alentours du village du même nom, à 470 m d’altitude.
L'intérêt de ce site est écologique et paysager. A cet
endroit, les nombreux méandres de l’Amblève jouent un
rôle très important dans la prévention des inondations en
aval. La réserve est formée par un ensemble de fonds
humides, où se mêlent prés de fauche à orchidées,
mégaphorbiaies, jonchaies et prairies à bistorte. Le site
constitue une zone de toute première importance pour
l'avifaune des prairies ardennaises : la bergeronnette printanière, le bruant des roseaux,
la locustelle tachetée, la rousserolle verderolle et le pipit farlouse y nichent fréquemment.
Le Martin pêcheur est nicheur sur les berges de la rivière et on y observe régulièrement
la cigogne noire.
- Réserve naturelle du Werelsbach (Liège)
La réserve naturelle du Werelsbach est située au nord de
Saint-Vith à quelques pas de la ville. Elle englobe les
premières sources de la petite rivière Werelsbach, qui
après un parcours d'environ 5 km, se jette dans la
Braunlauf (bassin du Rhin). La création de la réserve est le
fruit de la collaboration avec la ville de Saint-Vith qui nous
permet ainsi de protéger environ 2.5 ha de prés humides
de fond de vallée.
La réserve comprend les anciennes sources ayant alimenté la ville en eau potable. La flore et la faune, typiques de ces milieux, y sont encore bien
conservées et on pourra par exemple y observer facilement la pie-grièche écorcheur, le bruant des roseaux ou la rousserolle verderolle. Un chemin de promenade fort fréquenté qui longe la réserve et la proximité des écoles de la ville vont faire du site un lieu très important pour l’éducation et la sensibilisation des habitants à la sauvegarde de
nos dernières zones humides.
- Réserve naturelle de l’île aux Corsaires (Liège)
Un nom bien singulier pour un ancien site industriel situé en plein coeur de la Cité ardente. Pourtant, ici, point de repère de brigands, point de caverne aux trésors fabuleux mais bien… un milieu semi-naturel d'une richesse exceptionnelle ! Des déchets industriels ont autrefois été stockés sur le site et ont contaminé le milieu. Cette contamination par des métaux lourds a entraîné l'apparition et le développement d'espèces dites « calaminaires » que l’on ne retrouve que sur des sols riches en zinc et en
plomb. La pensée calaminaire, le tabouret calaminaire, le gazon d'Olympe calaminaire et le silène enflé calaminaire sont de ces plantes très typiques, souvent protégées, qui forment parfois de véritables tapis fleuris. De même, une faune très spécifique trouve refuge ici. C'est le cas par exemple d'un papillon peu commun, le petit nacré, dont la chenille se nourrit notamment de la pensée calaminaire.
- Réserve naturelle de Dry-les-Wennes à Dinant (Namur)
Situé sur l’un des hauts lieux historiques de la ville de Dinant, ce site couvre plusieurs hectares et domine, sur toute sa longueur, les vestiges d’imposants remparts, probables derniers témoins majeurs de l’architecture militaire médiévale d’une ville mosane fortifiée. La réserve de Dry-les-Wennes est née d’une convention passée avec un propriétaire privé. Elle se caractérise par ses importants pierriers, ses affleurements rocheux riches en espèces rupicoles et ses pelouses sèches. Dans le cadre du programme LIFE Haute Meuse, projet financé par l’Europe et la
Région wallonne, d’importants travaux de restauration de ces milieux particuliers sont actuellement en cours. Une clôture fixe sera placée en sa partie basse afin d’assurer une gestion des pelouses par les moutons.
Petit à petit, le réseau se construit
Tous ces terrains achetés ou loués renforcent, année après année, le réseau de sites protégés, garant de la préservation d’une faune et d’une flore de plus en plus malmenées et qui trouvent souvent dans les réserves naturelles, leurs derniers refuges. La tâche à accomplir reste grande.
Source : Natagora
Contact : Joëlle Huysecom, Dpt. Conservation des Réserves Naturelles RNOB - Natagora
Tél. : 081/830.570 - 0474/54.52.64 - Email :
joelle.huysecom@natagora.bewww.rnob.be -
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